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Trader les contrats futures

Les produits dérivés

Les produits dérivés (« derivatives » en anglais) sont des constructions de produits à partir de marchés dit « cash ». Les contrats Futures sont des produits dérivés.


Les contrats Futures

Un contrat Future est un contrat à terme négociable à l’achat ou à la vente, portant sur un sous-jacent. Le sous-jacent peut être une matière première agricole (soja, maïs), un indice d’actions (Dow Jones, Nasdaq, CAC40), une devise (Eurodollar), une matière première (pétrole, or), ou un taux d’intérêt (T-Bond, Bund). Les contrats sont standardisés, traités sur des marchés organisés (par opposition aux marchés OTC – où les produits sont traités de gré à gré), et ont une échéance

.

A l’origine instrument de couverture, le contrat Future est devenu un produit de spéculation en raison de sa liquidité et de sa récente facilité d’accès. Ce type de produit s’est développé de manière spectaculaire depuis les années 1980. Dans un premier temps, exclusivement réservé aux professionnels, il est aujourd’hui accessible aux particuliers.


Le contrat Future, instrument de couverture sur les matières premières, permet aux producteurs ou aux industriels de s’assurer d’un prix de vente ou d’un prix d’achat futur. Ce faisant, ils transfèrent sur la contrepartie adverse le risque de variation du prix du produit.

Une surabondance de l’offre et une baisse des prix du blé n’est plus une inquiétude pour l’agriculteur couvert par la vente à terme sur le marché des contrats Futures de la totalité de sa production. L’incertitude demeure pour celui qui ne s’est pas couvert. L’agriculteur peut voir sa production se vendre 100 alors qu’il l’a cédé pour 80. Mais ce n’est pas son soucis non plus. Lui veut s’assurer, années après années, de la bonne marche de son entreprise. Il a besoin de sécuriser ses rentrées financières. Il laisse à la contrepartie le choix d’assumer le risque de gain ou de perte. C’est ici qu’intervient le spéculateur. Sans lui, pas de contrepartie, pas d’assurance pour le producteur ou l’industriel. Et sans spéculateur, pas de marché. Car si celui qui a pris la contrepartie du producteur ou de l’industriel ne trouve aucun investisseur en face de lui lorsqu’il voudra sortir de sa position, il exigera une prime beaucoup plus élevée. Plus le marché est liquide, moins la prime sera élevée. Le spéculateur fait un pari sur l’avenir. Il pense que ce qu’il achète aujourd’hui vaudra plus cher avant son terme. Si c’est le cas, il est gagnant. Dans le cas inverse, il perd. Mais il aura aussi la possibilité de transférer sa position, à tout moment, s’il estime qu’il a assez gagné ou trop perdu, sur un autre spéculateur, qui aura lui une vision inverse à la sienne.


Le principe est exactement le même avec les contrats sur indices. Un investisseur individuel ou un gestionnaire professionnel investi sur le CAC40 pourra craindre une baisse de ce dernier. Plutôt que de sortir de sa position et passer à côté d’une poursuite de la hausse, il pourra décider de couvrir tout ou partie de son exposition en vendant des contrats Futures CAC40 appelés FCE. En cas de baisse, il encaissera une partie des gains sur ses contrats et compensera, en partie ou en totalité, les pertes de son portefeuille d’actions.



Les fluctuations d’un contrat Future accompagnent celles du sous-jacent avec un écart de cotation qui dépend de plusieurs facteurs : la valeur temps jusqu’à l’échéance, le coût de l’immobilisation des capitaux par rapport au taux sans risque, la valeur des dividendes non perçus par les contrats si le sous-jacent est un indice actions. Ainsi à quelques minutes de l’échéance, exception faite des ultimes arbitrages, la valeur des contrats est quasiment égale à la valeur du sous-jacent dit cash.


La plupart des contrats Futures ont des échéances trimestrielles, caractérisées par des lettres (H, M, U et Z) associées à l’année. Z07 représente le contrat à échéance décembre 2007. Certains contrats comme le FCE ont des échéances mensuelles. F08 représente le contrat d’échéance janvier 2008.

Tableau des échéances

Avantages d’un contrat Future

Les différents contrats Futures ont des caractéristiques (horaires de cotation, volatilité…) et des groupes de traders spécifiques.

Trading Pratique

Bien connaître les différents contrats Futures est essentiel au succès. Trader le contrat DAX (indice allemand) de la même manière que le FCE (indice français) est une erreur. Pourtant ce sont deux contrats « indices actions » et ils présentent beaucoup de similarités dans leur comportement quotidien. Avant de choisir un ou des contrats Futures, il est essentiel de bien analyser ses spécificités. Un trader professionnel étudie le comportement, la volatilité, la réaction aux annonces et aux statistiques, la corrélation avec les autres contrats qu’il utilise. Enfin, chaque trader s’assure que les caractéristiques du contrat correspondent à son style de trading et à la taille de ses capitaux.

La liquidité

Les contrats Futures utilisés dans ce livre jouissent tous d’une excellente liquidité. La liquidité représente le volume d’activité quotidien du contrat Future. Elle permet de pouvoir entrer et sortir à tout moment en ayant une contrepartie opposable. L’offre, bid, de l’acheteur est à un ou deux ticks[1] de la demande, ask, du vendeur. Sur un contrat moins liquide, le spread [2] s’élargit et le coût d’opportunité devient trop élevé pour le trading intraday. Les contrats les plus liquides sont le SP500 (ES), le BUND (GBL) et l’Eurostoxx50 (ESX).

Achat et vente à découvert

Les contrats Futures permettent de prendre position aussi bien sur une anticipation haussière (trade « long ») que sur une anticipation baissière (trade « short »). En tant que trader, vous n’avez donc plus à attendre que les marchés soient haussiers pour générer des gains sur votre compte de trading.


Un trader peut donc gagner, ou perdre sur une tendance baissière ou une tendance haussière. La majorité des traders préfère les tendances baissières aux tendances haussières. Les marchés haussiers sont le fruit de la confiance des investisseurs. La volatilité a tendance à se réduire. Les marchés baissiers découlent de l’inquiétude des opérateurs. La volatilité, les marges de fluctuations, s’accroissent. Les vagues de baisse sont donc plus « émotionnelles », plus violentes que les vagues de hausse.


Un trader qui utilise les Futures va donc anticiper sur les fluctuations à venir du marché, tendance ou zone de congestion, et adapter en conséquence son action. Un trader court terme est un spéculateur qui apporte de la liquidité au marché. Il n’y a là aucune notion morale. Un trader est sur les marchés pour gagner de l’argent. Le trader qui augmente son capital prend l’argent dans le compte d’un autre trader.


L’effet de levier

L’effet de levier sur les Futures est l’attrait incontestable de ces produits structurés. Il en explique le succès de plus en plus large. Mais l’augmentation corrélée du risque est la conséquence de la « mortalité » très élevée des traders de Futures.

La plupart des traders débutants sont attirés par l’ambition de faire fortune dans ce métier ou cette activité. Utiliser l’effet de levier est en effet un moyen de faire fortune rapidement. Mais c’est, sans aucun doute, le moyen le plus rapide et le plus sûr de se ruiner. L’erreur la plus commune qui explique le taux d’échec très élevé des débutants est l’utilisation d’un levier trop élevé. Une mauvaise gestion du risque et un capital insuffisant ne leur permettront pas de supporter les périodes de pertes ou drawdowns.


Prenons l’exemple du FCE, contrat Future de l’indice CAC40, contrat très populaire parmi les traders français.


La valeur du contrat FCE est sa valeur multipliée par 10 € (chaque point de FCE vaut 10 €). Un FCE à 6 000 points vaut donc 6 000 x 10 €, soit 60 000 €.

Si vous achetez (ou vendez) un contrat FCE pour ouvrir une position « longue[3] » (ou « short [4] ») suite à une anticipation haussière (baissière) du marché, votre courtier va « bloquer » sur votre compte une marge de 3 000 €. C’est un exemple car cela dépend de votre courtier. Cette marge correspond à un dépôt de garantie.

Avec 3 000 €, vous allez investir ou spéculer pour 60 000 €, soit un effet de levier de 20. Il suffit donc que le FCE fluctue de 5% pour que vous perdiez tout votre capital. L’effet de levier fonctionne aussi bien pour s’enrichir que pour se ruiner. Il est valable dans les deux sens. Certains traders l’oublient, surtout les débutants.

En intraday (prise de position et débouclage dans la même journée), si le FCE fluctue de 3 points, votre compte a gagné ou perdu 1%.

Si vous êtes « long » et que le FCE monte de 15 points, vous aurez gagné 5%. Si le FCE baisse de 15 points, vous aurez perdu 5%.


Vous comprenez mieux la puissance… et le risque de l’effet de levier.


Une fois que vous aurez lu le chapitre consacré à la gestion du risque, vous déciderez peut-être de consacrer 20 000 € par contrat FCE. Si vous capturez un mouvement de vingt points après avoir ouvert une position, vous aurez gagné ou perdu 1%. Si vous devenez un trader gagnant et que vous faites entre 5 et 10 points par jour, nets de frais, vous aurez une performance de 5 à 10% par mois. Soit, entre 50 et 100% par an (vous consacrerez bien deux mois de vacances par an à votre famille).


Voilà pour la bonne nouvelle.


La mauvaise, c’est que si vous perdez entre 5 et 10 points par jour, il ne vous restera plus grand chose pour partir en vacances à la fin de l’année.


Se préparer de manière professionnelle est donc une exigence pour faire partie des gagnants en trading. Le trading sur les marchés de Futures est accessible à tous les traders. Il conviendra d’appliquer strictement un certain nombre de règles pour espérer survivre, puis prospérer.


Les frais de courtage

Le faible coût de transaction, les frais de courtage, est relatif. Il permet de day-trader[5] une multitude de sous-jacents différents. Un bémol cependant à cette assertion.

En multipliant le nombre de contrats et le nombre de trades, l’addition présentée par votre courtier peut devenir salée. Certains traders rendent plus de la moitié de leurs gains en commissions. Ils le font rarement avec le sourire.

Lorsque vous achetez un contrat Future, votre broker vous demande une « marge », cette marge est en fait un dépôt. Selon que vous tradiez en intraday ou en overnight [6], la marge sera différente. En effet, le courtier, ou broker, se couvre contre les mouvements de marché qui pourraient se manifester durant la nuit. Après la clôture officielle des marchés européens, les marchés américains poursuivent leur séance, des nouvelles peuvent déclencher de nouveaux mouvements. Ensuite durant la nuit, des événements en Asie peuvent créer de brusques décalages. Les marges demandées sont donc augmentées pour tenir compte d’éléments exogènes.

Extrait de Trading et Contrats Futures | Bernard Prats-Desclaux | Eyrolles (2008)

[1] Un tick représente la cotation minimale, par exemple 0,5 point pour le FCE ou 1 point pour l’Eurostoxx50

[2] Le spread représente la différence entre le bid et le ask

[3] Un achat d’un contrat Future est appelé un long ou une ouverture de position longue

[4] Une vente à découvert, anticipation baissière, d’un contrat Future est appelé un short.

[5] Day-trader est l’action d’ouvrir et de clôturer ses positions dans la même journée, en aller-retours plus ou moins rapides.

[6] Overnight représente l’action de détenir des contrats Futures après la clôture des marchés, d’un jour sur l’autre.

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